Mes frères

Leurs désirs, leurs pensées, leurs mots convergent vers elle qui aspire à la liberté et se révolte contre leurs assauts. Ils feulent, brament, braient, ils déplient leurs nuits. Rêvent-ils ? Mes frères évoque le désir masculin virant à l’obsession, l’isolement, la frustration et la brutalité des hommes à l’encontre de la nature et de l’ensemble des vies qui la constitue. Comme une fable, un poème animiste ou encore un rituel amoureux. Mots à mots. Corps à corps.

Pour la première fois, Pascal Rambert a écrit une pièce pour un autre metteur en scène que lui-même. Mes frères a pour point de départ 2 créations d’Arthur Nauzyciel : Ordet (La Parole), et Le Musée de la mer, situées en Norvège et en Islande. On retrouve notamment les voix et les corps pour lesquels Pascal Rambert a voulu écrire : Pascal Greggory et Frédéric Pierrot, interprètes dans Ordet (La Parole), créé en 2008, et Marie-Sophie Ferdane interprète d’Arthur Nauzyciel dans La Mouette (2012) et La Dame aux camélias (2018), et pour qui Pascal Rambert a aussi écrit Argument (2016) et Architecture (2019). Un nouveau comédien rejoint l’équipe, Adama Diop, vu dans les mises en scène de Jean-Pierre Baro, Cyril Teste, Patrick Pineau, Franck Castorf et Julien Gosselin.

Percuté de plein fouet par la crise sanitaire, le texte se révèle prophétique : brutalité des hommes sur le vivant, destruction, enfermement, solitude, confinement. Ce qui était une projection imaginaire a été rattrapé par le réel. Étrange collusion dont la mise en scène d’Arthur Nauzyciel ne saurait faire l’impasse alors que la création du spectacle a été reportée en septembre à La Colline – théâtre national à Paris, et est présentée au public rennais en ouverture du Festival TNB.