- LA PORNOGRAPHIE

A peine arrivés, ils tombent sous le charme de deux adolescents. Witold et Frédéric trouvent même ce duo juvénile si irrésistiblement assortis qu’ils voudraient les voir convoler. Mais la toute jeune femme se trouve être la fille de leur ami et déjà fiancée. Et les deux jeunes gens se montrent assez indifférents l’un à l’autre. Les deux hommes mûrs, douteusement échauffés, se lancent alors dans l’improvisation d’une machination érotique grotesque. Qui se complique bientôt du contexte de guerre et menace rapidement de dégénérer.

LE SPECTACLE 

Gombrowicz se met en scène dans ce propre roman. C’est lui-même qui raconte l’histoire. Mais il se révèle rapidement un narrateur peu fiable, trop plein de d’imagination, émotif jusqu’au délire. L’autre personnage présent en scène est son ami Frédéric, sorte de Mr Hyde, double maléfique, dont on doute parfois de l’existence. Frédéric est le pornographe du roman. Et Witold l’auteur dépassé par sa propre histoire. Dans notre version scénique, Frédéric prend les photos et filme en direct Witold, le modèle et narrateur, qui endosse toutes les autres identités. Roman fantasmatique par excellence, notre dramaturgie joue d’une tension, d’un constant décalage entre ce qui est physiquement là et les images qu’on en tire. Illusions, métonymies visuelles, séance de photos qu’on ne projettera pas. Quand on finit par les projeter elles sont déjà autre chose, les corps des paysages et les objets des organes.