Gonzoo Pornodrame

Riad Gahmi pour le texte et Julien Moreau pour la mise en scène ont choisi de s'immiscer dans les interstices qui séparent le virtuel du réel, de déjouer les codes, de jouer de la présence-absence de la caméra comme pour nous conduire de l'image filmée au théâtre, de transposer le fait divers, de faire de l'employé... une employée et de l'actrice un hardeur.

Dès lors, il est question de combinaison latex et de lumière rouge, bien sûr, mais aussi d'un centre commercial, d'un lion mal... doté, de viande et d'entrecôte XXL. Mais aussi d'adolescents en rut, d'une liste de vocabulaire spécialisé, de mots crus et d'illusion, de fiction et d'écran... de protection.

Tout est dans le non-dit ou peut-être plus exactement le " mi-dit ", le suggéré. Dans la distance, le distancié, la danse et l'élégance, l'humour iconoclaste, la mise en scène décalée. La scène devient lieu de tournage et de détournement.

C'est drôle et subtil, de la finesse sur le grossier, de la tendresse sur le brutal, du rire sur le sordide, de l'humain sur l'animal. Pour un peu on penserait au titre d'un tableau de Magritte...