Guillaume Tell

Dans la Suisse de 1307, Guillaume Tell se révolte contre la tyrannie autrichienne et son représentant le gouverneur Gessler, éveillant la conscience politique et l'aspiration à la liberté de ses pairs. Parmi eux, le montagnard Arnold qui en dépit de son amour pour Mathilde, la sœur du gouverneur, se range aux côtés de celui qui deviendra le héros de l'indépendance suisse.

Une résonance universelle
Pour son dernier opéra, commandé par Paris, créé en 1829 et adoubé par Wagner, Rossini fait sa révolution, tant dans son sujet que dans sa manière de l'approcher. Car Guillaume Tell sort des sentiers battus jusqu’ici par le maître italien – entre opéra bouffe et seria – et dessine les contours de l'avenir de l'opéra. À la dimension politique et idéologique de cette ode à la liberté et aux droits des peuples à disposer d'eux-mêmes, le compositeur donne en effet un souffle esthétique ambitieux et spectaculaire qui n'occulte pourtant ni la profondeur ni la réflexion, annonçant par-là les grandes œuvres de Verdi et Wagner. Cet opéra grandiose sur la lutte permanente de l'homme contre la barbarie deviendra l'étendard de la Révolution de 1830. La mise en scène universelle et atemporelle de Tobias Kratzer continue, elle, de le faire admirablement résonner au présent.