Tout contre Léo

C’est comme ça, seul dans le noir, en regardant sa famille pleurer, que Marcel apprend que son frère aîné est malade du sida. Qu’il va mourir. Et c’est à partir de cet instant que lui, Marcel, Petit Marcel comme ils disent, doit faire comme s’il ne savait rien.
Tout contre Léo, le premier roman que Christophe Honoré a écrit en direction de la jeunesse en 1995, faisait partie de nos livres de chevet depuis très longtemps. C’est donc tout naturellement que nous avons eu envie de le porter sur scène afin de donner corps à ce garçon de 10 ans, P’tit Marcel, confronté à la découverte d’un secret qu’il n’aurait jamais dû entendre : la grave maladie d’un de ses trois grands frère, Léo.
Nous avons imaginé que ce petit Marcel était devenu un homme réservé, renfermé sur cette ancienne douleur; comme s’il ne vivait qu’à moitié et que son autre moitié était le fantôme de Léo.La maladie de Léo le hante. Il veut apaiser sa douleur. Il veut dire adieu à Léo mais les mots lui manquent.
Un feutre, une feuille de papier…
Sur scène, des fils tendus auxquels sont fixés des feuilles blanches que Marcel va trouer, griffonner, déchirer ou garder précieusement. Un espace mental, comme un réceptacle à souvenirs.
Le papier est là pour raviver sa mémoire. Pour se rappeler notamment ce fameux soir où, caché dans l’escalier et espionnant sa famille chuchoter, l’insouciance a disparu, où il a compris, où la mort est entrée dans sa vie.
Le dessin va lui permettre de tourner la page « Léo » et de grandir aux côtés de ce grand frère adoré, se tenant tout contre sa mémoire.