Ligne de Crête

Dans un dispositif scénique délimité par un labyrinthe de parois en plexiglas et dans un bruit de machine étourdissant, six danseurs et danseuses entrent, sortent, et vont mécaniquement et jusqu’à l’absurde, saturer l’espace de centaines d’objets de décoration ou de consommation, au point de ne plus pouvoir bouger. La dernière création de Maguy Marin est la mise en forme des questions posées par l’économiste et philosophe Frédéric Lordon dans son livre Capitalisme, désir et servitude et prolonge en changeant de perspective le travail amorcé dans la précédente pièce Deux mille dix sept. Ligne de Crête montre des corps assujettis, déshumanisés et invite à se poser la question de nos désirs profonds, individuels ou collectifs. C’est une oeuvre politique intègre et engagée, en résonance avec la violence du monde, mais qui offre de « se tenir debout, pas à pas, et cheminer sur une ligne de crête entre deux dangereux versants, violence des dysfonctionnements  institutionnels et violence des passions des hommes. »