La Truite

Pour commencer et célébrer ce partenariat naissant, les musiciens ont choisi l’incontournable quintette si bien nommé La Truite de Schubert. Composé en 1819, alors que Schubert n’a que 22 ans, ce quintette en La Majeur est inspiré par un texte de Schubart, poète, organiste et compositeur allemand, et cite le thème d’un lied écrit en 1816 par Schubert, Die Forelle (La Truite). Il aurait été écrit pour un riche mécène, violoncelliste amateur. C’est une partitionpleine d’allant, composé pendant l’été 1819, « une musique pour amateurs en vacances » dira plus tard le musicologue anglais Jack Allan Westrup. En première partie, la surprise viendra du ravissant quintette composé par Louise Farrenc. L’hommage que rend l’Auditorium – Orchestre national de Lyon aux compositrices ne pouvait oublier cette grande figure du romantisme français. « Un talent rarement trouvé parmi des femmes » s’écriait Berlioz, tandis que le critique François-Joseph Fétis décelait chez elle des « dons extraordinaires et une rigueur musicale toute masculine ». Ces jugements prêtent aujourd’hui à sourire et démontrent le chemin sociétal parcouru mais qui reste inachevé. Il n’empêche : le talent de Louise Farrenc est là. Dans une mise en lumières et en espace, il éclate au grand jour pour le placer au-delà des rivalités de genres.