J'ai rêvé la révolution

Le théâtre de l’auteure et metteuse en scène Catherine Anne se frotte toujours au réel, aux innombrables conflits et défis qui assaillent les hommes - et spécifiquement les femmes. Présenté à la Comédie de Picardie en 2014,Agnès hier et aujourd’hui explorait de manière saisissante l’emprise du pouvoir masculin sur le corps des femmes.

Librement inspiré par la vie et la mort d’Olympe de Gouges, pionnière du féminisme, guillotinée pour avoir dénoncé l’avènement d’une dictature révolutionnaire, J’ai rêvé la Révolution met en jeu un quatuor de personnages jamais nommés : la prisonnière conduite en cellule à cause de ses écrits ; le jeune soldat, figure de pouvoir pétrie de certitudes ; la mère du jeune soldat, qui souffre et déplore les violences de la Révolution ; la compagne du fils de la prisonnière, qui propose une éventuelle évasion.

Alors que la mort approche et que le monde s’effondre, les dialogues concis créent une partition remarquable qui révèle de manière poignante et limpide les fragilités humaines et les dérives autoritaires. Ni historique ni didactique, ce théâtre épuré et finement interprété s’attache à l’essentiel, au creux de la vérité des êtres, lorsque l’intime et le politique se mêlent tragiquement.

Un théâtre qui invite à la liberté contre toute forme d’oppression.