Huis Clos / Sartre / Rey

Et si l’Enfer était aussi une boîte de nuit ? Un club à after qui ne ferme jamais ses portes ? Ou plutôt dont les portes se seraient définitivement refermées sur ses occupants les condamnant à passer l’éternité ensemble au rythme d’une boule à facettes qui n’en finit pas de tourner ?

Un lieu décalé pour une lecture survoltée…

Imaginer Huis-Clos, c’est un peu imaginer une rencontre improbable entre un « homme de lettres et à femmes », une militante féministe qui ne cache pas son goût pour les femmes, et une « poulette-coquette » qui ne comprend pas très bien ce qu’elle vient faire là au milieu de ce Valmont et de cette Merteuil.
C’est un peu imaginer Beigbeder, Despentes et Paris Hilton enfermés ensemble pour l’éternité : un véritable cauchemar.

Mais le « cauchemar » prend des allures comiques, oscillant entre vaudeville, humoir noir et humoir du désespoir, le temps s’étire, les personnages se cherchent, se battent, s’aiment pour mieux se faire souffrir.
Car il y a beaucoup d’humour dans Huis-Clos, et nous nous employons à le faire jaillir, sans relâche, guettant chaque virgule et chaque mot comme une nouvelle occasion d’éclairer la pièce la plus emblématique de Sartre.

Bienvenue, nous n’aurons jamais été aussi bien en enfer.

Olivier Rey