Fondation Carzou (Manosque)

Fondation Carzou

  • Manosque
  • Située à Manosque (Alpes de Haute-Provence), la Fondation Carzou est un centre culturel reconnu d’utilité publique dédié au peintre Jean Carzou (1907-2000), très populaire dans les années 50/60 et à l’art de notre temps. 

    La Fondation se compose d’une chapelle de style néoclassique et d’un ancien couvent qui a été réaménagé en salles d’exposition. 

    À la fin des années 80 Carzou est sollicité par la Mairie de Manosque afin de réaliser une œuvre monumentale à l’intérieur de la chapelle. Celui-ci décide de s’inspirer de son exposition de 1957 intitulée « L’Apocalypse » pour décorer les lieux. Au final, une cinquantaine de peintures et trois vitraux habillent l’édifice. Ils retracent la carrière de l’artiste et racontent le cycle de l’aventure humaine. 

    La Fondation a pour objectif de promouvoir l’œuvre de Carzou mais aussi d’être un haut lieu de réflexion et d’animation culturelle. Ainsi, la programmation alterne expositions d’arts plastiques, concerts de musique classique et conférences d’histoire de l’art. 

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Adresse

Fondation Carzou
7 Boulevard Elemir Bourges
04100 Manosque

Historique

« J'ai voulu représenter l'Apocalypse, le climat de notre époque. J'ai pris comme base de travail mon exposition de 1957 à Paris intitulée l'Apocalypse. Cette exposition était composée d'une suite de tableaux inspirés des usines atomiques, de la civilisation machiniste, des champs de tir, des fusées, de la disparition des forêts, la pollution etc. Enfin le voyage dans le cosmos, avant le premier vol dans l'espace des astronautes soviétiques. 

Mon but : la peur de l'an 2000, un peu comme la peur de l'An Mil. [...] Mes peintures couvrent un peu plus de 666 m² des murs de l'église. Quand on entre, à gauche, ce sont les quatre cavaliers de l'apocalypse représentés par quatre avions supersoniques annonçant les catastrophes futures se déroulant dans le temps et l'espace. Un paysage représentant des fusées atomiques prêtes à être lancées. Ensuite, nous voyons les grandes épreuves : les villes mortes, les grands génocides, 1915 le massacre des Arméniens par Talaat Pacha, l'holocauste des Juifs et Hitler, puis Staline et Pol Pot. Dans le lointain on peut voir une évocation de l'hécatombe des vendéens, l'extermination des Indiens d'Amérique. La figure centrale représente la Grande Prostituée dominant toute cette partie : palais en ruines, vestiges de civilisations disparues, Verdun, etc. On arrive ensuite à l'abside de l'église, couples dans la luxure aux mœurs déchaînées. De tout ce chaos émerge la « Vierge », femme auréolée de lumière, figurant le triomphe de la pureté. Puis les amants apparaissent, les instruments aratoires couvrent la terre et remplacent les canons et les armes de destruction. Hommage à Millet et l'Humanité reconstruit le Monde, une figure centrale de femme-arbre est le symbole de renaissance de la terre, avec ses feuilles, ses fruits et une végétation où la nature s'épanouit, apparition des oiseaux. Les hommes entreprennent de grands voyages dans l'espace. Départ vers des continents inconnus. C'est le Monde nouveau et la « Jérusalem Céleste ». Couple enlacé qui va reconstruire les palais détruits. Les navires attendent pour appareiller vers une Cythère de rêves. L'humanité trouvera enfin l'ordre, le calme et la paix, la sérénité où tout rejoint le « Luxe, Calme et Volupté » chers à Baudelaire. 

Enfin, c'est le triomphe de l'agneau et le paradis terrestre. Mais le Paradis est peut-être ailleurs que dans le cosmos ? Après toute cette aventure terrestre, l'humanité, après maintes épreuves, trouve enfin la paix et le bonheur. Pendant tout ce cycle de l'aventure humaine, le ciel est resté toujours bleu, serein et immuable. Toute cette agitation est d'ordre humain et tout ceci n'est peut-être qu'un cauchemar et un mauvais rêve ! »