Théâtre Lulu

Cesser de faire semblant pour enfin faire « comme si ».

Voilà la vocation du théâtre et voici le pourquoi de Lulu. Car jouer la comédie demande de franchir bien plus que les quelques centimètres de surplomb qu’offre la scène. Cette courte distance est en fait un sommet difficile à atteindre : être capable de s’observer et d’y voir sa vocation. Prendre de la hauteur pour découvrir son comédien intérieur et l’accueillir, l’accepter et le faire travailler.

 Il faut un public pour que le comédien s’accomplisse. Un seul ? Non, ce n’est pas « suffisant ». On s’ennuierait. Toujours les mêmes… Il en faudrait plusieurs. Des gras, des raffinés, des connaisseurs, des incultes, des volages et des fidèles. Il est, peut-être, « suffisant » de prétendre ouvrir ses portes à tous… entendez « prétentieux ». Qu’ils viennent déjà, ce sera bien ! Oui mais qu’ils soient variés, alors. 

 Souvent la nature déborde, tellement elle est évidente, quelle chance. Mais parfois pas. Alors le chemin de crête qui mène à ce pic, que dis-je, cette péninsule, pour celui-ci, est long et, craint-il, ridicule. Le vrai saltimbanque est celui qui saute sur un banc. La première raison de l’existence de Lulu est celle-ci, donner à ceux dont c’est la vocation, le banc pour sauter dessus. Qu’ils y viennent tôt ou tard. 

 On aimerait qu’on entre dans ce théâtre comme on entre dans un PMU et qu’on y croise de tout. Que le spectacle soit partout, avec des tirades bien senties, à cour et à jardin, au bar et dans les gradins. Et qu’on y vienne aussi pour ça. Pas d’entre soi, mais entre nous