Stabat Mater

Écrit au milieu du Moyen Age, le texte du Stabat Mater, qui peint avec puissance la douleur de la Vierge aux pieds du Christ en croix, connut une vogue extraordinaire à la fin de la Renaissance et durant la période baroque, où il fut mis en musique par d’innombrables compositeurs et devint un élément-clé de la liturgie pascale. En Italie du sud, des processions parcouraient les villages, entremêlant lamentations religieuses et chants paysans dont les racines se perdent dans la nuit des temps de la Méditerranée païenne. À Naples, la verve populaire rivalisait avec le raffinement aristocratique, qui atteint un sommet avec le Stabat de Giovanni Battista Pergolesi, chef-d’œuvre posthume d’un génie précocement emporté par la tuberculose à l’âge de vingt-six ans. Le Poème Harmonique a choisi de restituer ces différentes facettes. Le concert s’ouvre sur l’a capella des prières, puis les accords de guitare de la tarentelle et met en regard la beauté archaïque de Stabats oubliés avec la délicatesse et les riches développements du testament de Pergolèse.