Django

On ne choisit pas impunément de constituer un trio à cordes quand on est musicien de jazz sans qu’immanquablement survienne la musique de Django Reinhardt. Le Trio Ceccaldi, formation virtuose toute en équilibre instable habituée à arpenter avec frénésie les territoires arides de l’improvisation libre, se laisse griser au lyrisme canaille d’un violon tzigane à la rythmique endiablée.
Théo Ceccaldi au violon, son frère Valentin au violoncelle et Guillaume Aknine à la guitare constituent un ensemble pas banal, alliant rigueur et liberté expressive, quel que soit le répertoire investi. À partir de compositions originales et de reprises des grands classiques du génial guitariste manouche, amoureusement resongés et réinventés, ils nous embarquent vers quelque “jazz de chambre” mutant, trouvant la bonne distance par rapport à cet illustre modèle, osant l’émotion du premier degré comme la déclinaison savante des grands fondamentaux du genre.
Passant avec allégresse et gourmandise d’un lyrisme échevelé à une énergie communicative, empruntant tous les attendus du jazz manouche pour en magnifier les vertus, le Théo Ceccaldi Trio démontre ici toute l’étendue de son talent et l’absolue liberté de son inspiration.