Sarah Lenka

« Laisser respirer un peu de vie, ouvrir une faille dans une douleur sourde pour qu’un espoir s’y insère ». C’est le but de Sarah Lenka pour laquelle « chanter est comme une certaine victoire sur la maltraitance et le silence ».

Passée par une école de musique londonienne avant de revenir à Paris, la jeune chanteuse qui avait reçu le prix SACEM de la meilleure artiste féminine de 2007 n’a cessé, depuis son 1er album d’évoquer la cause féminine. D’abord au travers de Billie Holiday, puis de Bessie Smith la blues-woman pasionaria des droits civiques et de l’égalité aux USA.

Son dernier album « Women’s Legacy » s’inscrit dans cette continuité avec 16 chansons (dont 4 compos) reprenant des chants de femmes esclaves du XIXe, la plupart collectés dans les années 30 par le musicologue Alan Lomax. Chants de résistance, héritage de paroles poignantes de ces noires-américaines auxquelles Sarah Lenka rend hommage. Avec son timbre presque enfantin, un grain troublant de sensibilité, elle offre un folk-blues acoustique teinté de jazz où l’émotion est à fleur de peau pour ressusciter ces voix passées.

A l’origine a capella, ces chants donnent ici pleine liberté à des instrumentations qui tour à tour ravivent ou apaisent l’âme de leurs textes, par la grâce de musiciens parmi les meilleurs puisque Sarah s’est entourée de l’orfèvre de la guitare Taofik Farah (Carla Bruni, Imany), du batteur incontournable Yoann Serra (ONJ, Laurent de Wilde, Guillaume Perret, Vincent Peirani…), du contrebassiste Géraud Portal (Gaël Horellou, Etienne Deconfin, Eric Légnini…), avec encore Công Minh Pham au piano et le grand percussionniste Raphaël Chassin (Johnny Halliday, Hugh Coltman, Vanessa Paradis, Julien Doré, Tété…).